lundi 22 février 2016

Clown (perso)-----Antoine Watteau

Pierrot est un tableau attribué à Antoine Watteau, qui aurait été peint en 1718-1719 et est exposé aujourd'hui au Louvre. Il a longtemps été appelé Gilles. Œuvre majeure du peintre, on ignore tout des circonstances et des conditions de la réalisation de ce tableau au format monumental.

Le Pierrot est un des plus célèbres personnages de la comédie italienne. Le thème de ce tableau pourrait venir de l’expérience de Watteau en tant qu'élève de Claude Gillot, qui peignait entre autres de nombreux décors de théâtre. L'explication actuelle est que le grand format du tableau et son tableau auraient pour origine une commande destinée à être l'enseigne du café de l'ancien acteur Belloni.


Pierrot

Ce tableau est grand, de la taille d'un homme. Au premier rang, qui occupe presque toute la hauteur de la toile, un jeune homme, les bras ballants, les mains mains pendent, vacantes, le regard timide, dans le vide, vers la gauche et vers le bas. Le teint est rosi, aux joues, au nez. Les lèvres sont bien découpées, celle du haut surtout qui fait des vagues. Le menton révèle une petite pointe mais la rondeur domine, le cou suggère un léger embonpoint. Les sourcils sont noirs, bien marqués, allongés.



Ce visage montre une dissymétrie. Peut-être est-elle induite par le rayon de lumière? Il vient du haut à gauche. Pierrot porte une coiffe, double en quelque sorte: d'abord un ruban lui enceint le front, d'une oreille à l'autre. Aucun cheveu ne dépasse, aucune boucle, le front est lisse et brille. Ensuite le rebord rond et assez large de la coiffe proprement dite, elle lui dessine une auréole. La collerette est large, légère, recouvre la moitié des épaules et bouffe sur la poitrine. Lorsqu'il a esquissé son personnage sur la toile, Watteau a tracé les contours d'un grand oeuf où il a placé tout cela coiffe, tête et collerette. Cela pourrait donner un médaillon.



Pierrot porte un costume aux pièces assorties. Une veste, seize boutons pour tenir les pans, deux aux poches, probablement deux autres mais ils sont cachés par les poignets. Les avant-bras, les manches les tiennent, elles ont cependant tendance à tomber et ne sont retenues que parce que les mains sont plus larges que leur échancrure. Au-dessus, elles s'évasent, boursouflent en plis épais et serrés. La veste s'écarte à partir des hanches, comme si elles étaient trop larges. Le pantalon, lui, blanc toujours, est court, laisse voir les mollets recouverts de bas gris. Les chaussons, blancs enfin, sont tenus par des rubans roses.

Pierrot n'est pas posé exactement au milieu du tableau, décalé légèrement à gauche. Il en remplit toute la hauteur, mais il y a plus d'espace entre la crête de sa coiffe et le bord supérieur du tableau qu'entre son pied gauche et le bord inférieur. Il est à tel point près de ce bord qu'il lui suffirait de faire un pas pour sortir du cadre  - et entrer dans le monde d'ici. Il est donc insuffisant de dire qu'il compose le premier plan du tableau. Il est tellement au premier plan qu'il y aurait comme deux tableaux, celui où figure le Pierrot, et le reste de la scène qui serait un monde à lui étranger. Mais ce n'est pas si simple.





Au second plan, en contrebas de là où se trouve Pierrot - en contrebas puisqu'on ne voit que les haut des corps - , trois personnes, deux hommes de part et d'autre d'une femme, du bon peuple, le premier en habit rouge vif, y compris la coiffe fichée de guingois, elle n'a que son chignon et un départ de gorge, grassouillette, la coiffe pâle du troisième est découpée à la façon d'une crête de coq. Ils tirent sur la longe pour faire avancer un âne sur lequel est juché un quatrième personnage, à chapeau noir, collerette bouffante, habit noir, tout du carabin. De l'équipe de droite, par rapport à Pierrot qui, malgré son immobilité et son regard absent prend toute la place, l'homme en rouge et la femme en chair regardent vers l'âne. Le troisième regarde le carabin, la bouche ouverte les yeux écarquillés, est-il ébahi ou bien craintif? Le carabin serait le maître? À y regarder de plus près, les traits du visage révèle un dessin fait d'après modèle - comme d'ailleurs le Pierrot. Alors que les visages des trois autres sont stylisés, telles ces figures que l'on retrouvent reproduites de tableaux en tableaux, chez Sueur par exemple, dans la salle traversée sur le chemin de celle-ci. Mais, du carabin, le trait le plus particulier est qu'il regarde le spectateur. Il est même penché dans sa direction. Et il lui sourit avec malice. Il établit une connivence avec le présent, il sort du tableau, lui encore, par une autre voie.


Ressource: http://chroniquedupieton.blogs.com/chronique_du_pieton/2011/01/275.html
                   https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierrot_(Watteau)
                   http://www.louvre.fr/oeuvre-notices/pierrot-dit-autrefois-gilles

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